Les chants de Maldoror

J’ignore pourquoi je n’ai pas encore parlé de ce livre dans ce café. Je l’ai lu sur le tard, je devais avoir 21 ou 22 ans à ce moment. J’en ai 31 ans à présent et bien que ne l’ayant jamais relu, je reste estomaqué par ce livre qui reste finalement confidentiel tout en étant connu. Combien de fois j’ai vu des yeux écarquillés tandis que je parlais de ces chants méphitiques… Pour le décrire simplement, et j’avoue un peu faussement, je dis qu’il faut imaginer « les fleurs du mal’ sans les dernières barrières morales de Baudelaire. Bien que la comparaison soit dans ma bouche flatteuse, les chants de Maldoror méritent plus que cette description par trop lapidaire.
Les chants de Maldoror : chants I, II, III, IV, V, VI / Comte de Lautréamont [Isidore Ducasse]
Les chants de Maldoror : chants I, II, III, IV, V, VI / Comte de Lautréamont [Isidore Ducasse] Source: Bibliothèque nationale de France

Pour ceux qui voudraient jeter un œil à cette prose diabolique, je mets ici la lecture d’une des éditions. Je salue au passage l’initiative de Gallica et et la BNF qui rendent cela possible

 

La grande majorité du public n’a peut être pas lu du Lautréamont, toutefois son nom est un symbole important. Isidore Ducasse, de son vrai nom, est considéré comme une source du surréalisme littéraire. Aucun de ceux qui l’ont découvert n’est sorti indemne de cette lecture, que se soit cette libraire qui me parlait du spectacle autour des « Chants de Maldoror » qu’elle a vu plus jeune, ou la mère de cette amie qui a fini par bruler le livre pour s’en extraire. Une terrasse du quartier des Halles porte le nom de Lautréamont… son importance va au delà de cette reconnaissance pour ses lecteurs. Il est cet auteur qui nous fait ressentir l’intensité d’un cri silencieux. Il est cet auteur qui raconte la mésaventure d’un cheveu de Dieu délaissé sur la couche d’une prostitué. Dès le premier chant, l’horreur de ses pensées nous frappe et hypnotise les plus innocents.

Portrait présumé de Ducasse découvert en 1977 By Document found in 1977 by Jean-Jacques Lefrère in Bagnères-de-Bigorre (France). (http://www.maldoror.org/) [Public domain], via Wikimedia Commons
Portrait présumé de Ducasse découvert en 1977 By Document found in 1977 by Jean-Jacques Lefrère in Bagnères-de-Bigorre (France). (http://www.maldoror.org/) [Public domain], via Wikimedia Commons
Le comte de Lautréamont a accédé au statut de mythe; « les chants de Maldoror » sont sa pavane.

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