L'ILLIADE: EPISODE I

Jusqu’ici tout va bien, pas plus de cris ou d’angoisse que d’habitude. En dépit de la félicité affichée, Zeus ne pouvait s’empêcher d’être nerveux. Ça lui avait pris un temps fou pour organiser ce banquet. La dernière fois que tout le monde était réuni, c’était sur l’invitation de Tantale, et on sait comment ça s’était terminé… Impérieux, le premier tyran de l’histoire regardait la foule de pique-assiettes rassemblées pour fêter les noces de Thétis et Pélé. Il repensait à tout ce qui avait amené à cette situation:

Encore une fois, il avait trouvé la femme de sa vie, une jeune néréide innocente prénommée Thétis. Pas de bol, son grand frère Poséidon, l’agité du bocal, s’était également entiché de la jeune damoiselle. Ils étaient sur le point de se taper sur la gueule quand Prométhée, plus enchainé mais à jamais déchainé, leur révéla que le fils de cette nymphe serait plus puissant que son père. Ils eurent les mêmes pensées: Ouranos, castration, Cronos, vomissement, épisiotomie ventrale. Gentiment, Poséidon proposa à son petit frère chéri de lui laisser la place pour qu’il puisse enfin connaître le bonheur. Zeus, lui , se rappelait du bordel que ça avait été avec la naissance d’Athéna et la gueule de bois qu’il traine depuis. Bref les libidos de ces divins lubriques avait été calmée. Pour éviter qu’un dieu s’unisse à ce boulet qu’était devenue l’ex ingénue, ils choisirent un gogo pour la foutre en cloque et se débarrasser de la menace. C’est comme ça que Pélé se dévoua et après avoir ramé comme une bête, pu conquérir Thétis. Les dieux furent d’autant plus heureux de leur décision qu’ils apprirent plus tard que la douce jeune fille était en fait une virago ingérable.

Sortant de ces pensées, Zeus jeta un un œil vers Poséidon. Celui-ci était installé à ses côtés. Ce dieu à l’apparence de vieux mérou faisait des ronds dans son bocal et tenait dans sa gueule son trident, tout en jetant des regards menaçants vers ceux qu’ils soupçonnait avoir des velléités de pèche. Il faut dire qu’il a toujours eu un sale caractère, d’où son surnom d’agité du bocal régnant sur les eaux.

D’un côté Poséidon, de l’autre Hadès le taciturne, son autre grand frère tendance dépressif taciturne. Il ne disait jamais rien, ne sortait jamais, sachant que de toute façon personne ne lui parlait ni ne l’invitait. On ne peut pas dire qu’il était très populaire. Personne ne savait à quoi il pensait. En ce qui concerne les autres dieux c’est simple: boire, manger et tirer leurs coups; mais lui? Personne ne savait mais tous seraient surpris de savoir que son rêve secret était d’être chanteur! Ben ouais, c’est pour ça qu’il avait accédé à la requête d’Orphée, question de respect entre artiste! Sans que personne ne le sache, son altesse seigneur des enfers avait installé un studio d’enregistrement aux enfers et s’apprêtait un sortir un single. Hélas pour lui, il ignorait à l’époque que la guerre allait débuter et que de fait, il aurait un surcroit de travail qui l’obligerait à ranger à tout jamais ses projets au fin fond du Styx. Une seule chose le consolait de sa solitude et sa frustration artistique: sa femme, Perséphone, qui d’ailleurs venait d’arriver.

_ Regarde qui j’amène mon chéri! C’est maman! Lui dit son épouse avec un grand sourire.

Fais chier, pensa Hadès.

_regarde maman! C’est mon chéri d’amour qui nous attend! Dit l’éternelle jeune fille à sa mère.

Fais chier, pensa Déméter.

_Hadès. Salua celle-ci

_Déméter, répondit-il.

_je suis surprise de vous voir ici. Vous avez donc pu vous libérer de l’enfer? Demanda-t-elle.

_vous y serez toujours la bienvenue, fît il remarquer.

_mon gendre.

_belle-maman.

Un long silence suivit qu’essayait d’occuper Perséphone qui s’était assise entre les deux et qui tentait de détendre l’atmosphère.

_tu ne trouves pas qu’il a bonne mine? Demanda-t-elle à sa mère

_pas trop mal pour un déterré, répondit Déméter tout en regardant ailleurs.

_vous me flattez belle-maman, rétorqua Hadès avec un sourire pincé.

_et maman, elle est pas toute belle avec sa nouvelle toge? Prît à partie Perséphone son époux en lui suppliant du regard de dire quelque chose de gentil.

_bien sur, on compte tous sur elle pour exciter les foules en ensemençant publiquement un champs avec un bellâtre de passage, rappela en persifflant le gendre cet incident gênant lors d’un banquet précèdent où sa belle-mère avait trop bu.

_Jean-pierre! Haussa Déméter.

_Endora! La surnomma Hadès

_Quel beau banquet! Cria Perséphone. On va bien manger!

_surtout ta mère si elle ne perd pas l’habitude de bouffer tout ceux qui bougent! Faisant référence au banquet de Tantale et à l’épaule de Pélops.

_sale violeur de sac à merde des enfers! L’insulta Déméter

_vieille pute alcoolique exhibitionniste! Lui hurla Hadès

_au moins ils recommencent à se parler, murmura triomphalement Perséphone à l’attention de Zeus qui observait atterré toute la scène.

Le même Zeus se dit qu’Hadès aurait plus mal tomber puisque sa belle-mère était en même temps sa grande sœur. Elle est adorable d’habitude, sauf quand il s’agit de sa fille. Non, vraiment, la vraie terreur de la famille c’était leur grand mère à tous, Gaïa. Il se rappelle des punitions qu’elle assénait à toute la famille quand elle n’était pas contente. C’était, parce qu’elle est passée de terreur céleste à chignon serré et règle dans la main à celui de vieille peau un peu perchée. Il jeta un coup d’œil inquiet vers elle. Il avait bien fait: elle était entrain de raconter toutes les anecdotes sur ses enfants et petits enfants aux convives lèche-bottes assemblés autour d’elle. Avant que trop de dossiers ne ressortent,  il accourût et dispersa l’auditoire.

_grand-mère! Tu vas prendre froid ici! Je vais te conduire dans un endroit plus confortable et qui sied mieux à ta stature! (et isolé de tous!) lui proposa-t-il en mettant la vieille man ridée de sa mamie sur son bras.

_Oh! Comme tu es gentil! Tu as toujours été mon favori! Même si tu as toujours été un peu coureur! Dis à voix haute Gaïa de sa voix éraillée de petite vieille ratatinée.

_Oui oui c’est ça… Répondit passablement gêné Zeus en jetant des regards inquiets vers Héra qui heureusement était occupée.

_Et la petite Ino, qu’est ce qu’elle devient? Et Europe? Et Séléné? Je l’aimais bien cette petite pute… continua la vieille folle tandis que son petit fils la faisait discrètement sortir….

_Grand-mère part déjà? Lui demanda Héra soupçonneuse tandis que Zeus revenait.

_ heu… hum… elle était un peu fatiguée.

_mouais… on en reparlera. Lui promit sa régulière avant de repartir en pleine discussion avec Athéna et Aphrodite.

Épuisé par cet affrontement, Zeus se rassit lourdement sur son trône. Que de soucis! Il aimait Héra mais il la trouvait un peu trop contraignante. Si au moins en discutant avec Athéna elle pouvait acquérir un peu de sa sagesse… Ha! Athéna! Sa fierté de père! Sa favorite! D’accord elle avait un sale caractère. C’est vrai que tout le panthéon l’avait surnommé le lieutenant colonel, à l’inverse d’Arès, son fils raté, que tous appelaient le « sous-off’ de mes couilles » (mais que pour ménager sa susceptibilité on appelait « de mes couilles ») Pourquoi sa chouchoute? Surement parce que ce n’est pas tout le monde qui accouche de sa fille par la tête. Et puis son enfance n’a pas été facile, elle a quand même vu toutes ses amis mourir! Et ce n’est pas parce que c’est elle qui les a toutes tué que sa peine n’avait pas duré au moins deux jours!

Aphrodite c’était une autre histoire… Une véritable beauté mais qu’est ce qu’elle était cruche! Une véritable amphore! Il se la serait bien tapé mais il n’était pas sur de savoir s’il était le père. Normalement c’est Ouranos mais il y avait un petit doute. De toute façon elle est la chasse gardée du bossu, le fils qu’Héra avait fait toute seule. Le dernier qui avait couché avec s’est retrouvé avec de gros soucis. En parlant de lui, qu’est ce qu’il foutait encore?!

_De mes couilles! Pardon… Arès! Arrête de jouer avec la lance du lieutenant-colonel! Tu sais très bien que ta sœur a horreur qu’on touche à ses affaires! En plus tu vas encore te faire mal! Rugit Zeus en direction du seul fils qu’il avait eu avec Héra.

Tout penaud, celui-ci reposa la lance et partît bouder dans un coin.

Les enfants; une éternelle préoccupation. Il avait fallu dresser une table pour tous les enfants de Zeus sous les regards furibonds d’Héra. Distraitement il les dénombrait pour voir s’ils étaient tous arriver: 1…. 2… 3… 10…50….125….

Une heure plus tard, Zeus vît avec satisfaction que tous étaient là. Il avait toutefois du mettre les points sur les i avec certains d’entre eux, notamment avec les jumeaux qu’il était allé voir quelques jours plus tôt…

lorsqu’il s’est rendu chez Artémis, il fût accueilli par une bordée de flèches et du esquiver plusieurs coups de massue.

_Oh! Oh! Ça va pas non?! Qu’est ce que j’ai fait pour être accueilli ainsi? Demanda Zeus

_Vous m’outragez père! Cria Artémis à son encontre.

_Quoi?! Fût stupéfait le seigneur de l’orage

_Vous venez pour profiter de mon innocence! S’indigna sa fille

_je viens juste te dire bonjour et t’inviter pour un mariage! Se défendît le père.

_Vous êtes comme tous les hommes lubriques qui ont outragé ma vertu en posant les yeux sur ma nudité! Clama la déesse chasseresse!

_Bordel de moi même! Alors arrête de te baigner à poil dans les parcs publiques et ça évitera que les promeneurs et les chasseurs tombent sur toi! Plaida Zeus franchement énervé!

_Pourquoi tant de dureté avec ma douce sœur? demanda Apollon

_Ha ben tu tombes bien! Le prit à parti le père. Je vais pouvoir vous inviter et vous donner les consignes! Et je ne me répèterai pas: toi Artémis, je te confisque tes armes. Hors de question que tu assassines tous les hommes de la soirée parce qu’ils t’auront dit bonjour. Et toi Apollon, tu te tiens à carreaux avec les jeunes filles et les jeunes hommes qui seront là! Tu ma fais honte à te prendre des râteaux! Tes seules conquêtes tu les as violé ou tu leur as offert des cadeaux contre leurs faveurs! Ton dernier truc c’est d’avoir offert le don de divination à une gamine et même avec ça tu t’es fait jeté. Entre parenthèse je sens que cette histoire va nous foutre dans la merde! Alors vous y allez mollo! OK?! Alors dites que vous avez compris et venez faire bisou!

Tout timidement, les jumeaux répondirent un petit « oui, papa » et lui firent un bisou.

Juste après ça, échauffé par sa colère, Zeus se rendit chez Dionysos, défonça la porte de son temple, lui ordonna d’ouvrir pour aérer un peu, de ranger ce bordel, fouilla toute la piaule et confisqua toutes les drogues qu’il pût trouver. Et rugît avant de partir à son fils qui pendant tout ce temps n’avait pas décroché de sa musique infernale:

-je te préviens que tu seras fouillé à l’entrée! Hors de question que tu profites de la soirée pour faire du trafic avec tes potes lotophages!

Sur ses mots, l’impérieux panthéiste sortit en écrasant une larme de dépit. Dionysos était si mignon, petit, quand il était encore Zagreus. Être démembré et ressuscité ne lui avait pas réussi.

Sortant de ces pensée, Zeus posa un regard bienveillant sur la réception. Jusqu’ici tout allait bien. Orphée animait la soirée avec les neufs muses. Ses enfants se tenaient à carreaux. Les dieux s’amusaient bien. Le mariage avait été célébré sans encombre, et la menace d’un sale gosse bouleversant l’ordre céleste était écartée. Les mariés étaient heureux. Pour arriver à ce résultats, il avait tout donné. À l’entrée du Panthéon, il avait posté Médée comme physionomiste. Avec elle, son grand fiston Héraclès servait de videur et tenait en laisse Cerbère pour écarter d’éventuels trouble-fêtes.

Régulièrement, Hermès lui faisait un compte rendu. Il avait quand même fallu refoulé Odin, Thor, Osiris, Sangoku, Seth et pas mal d’autres personnes avec qui il s’entendait bien d’habitude mais là c’était un mariage quand même! Excepté avec Bouddha qui l’avait très mal pris, il n’y avait pas eu d’embrouille. Satisfait de lui même, Zeus pût enfin se détendre, commanda une coupe d’ambroisie à son petit Ganymède et s’apprêtait à porter un toast quand surgît une couille. Pas Arès, une couille plus grosse encore. Jusqu’ici, tout allait bien…

Qui avait laissé entrer Eris?! Les consignes étaient pourtant clairs: il était hors de question que la déesse de la discorde soit de la partie! Ils vont m’entendre à la sécurité! Se promît intérieurement Zeus. La foule entière était tétanisée. Avant que quiconque n’ait pu réagir, furieuse, Eris lança au milieu de la salle un objet et disparût dans un grand rire. Il s’agissait d’une pomme d’or avec l’inscription « pour la plus belle ». pour désamorcer les tensions qu’il sentait venir, Zeus dît à l’assemblée:

_je serais d’avis qu’en ce jour solennel, cet objet aille à notre belle mariée du jour que les dieux ont honoré de sa présence… vous m’écoutez?… hey… je parle… allo?… je suis là… allez vous faire foutre….

Il se rendait petit à petit compte que personne en l’écoutait. Tous étaient plus occupés à observer le combat qui avait commencé entre Héra, Athéna et Aphrodite.

_en tant que représentante de l’expérience, c’est à moi que devrait revenir cette pomme, proposa sure d’elle Héra

_tu retardes mamie. C’est marqué à la plus belle, pas la plus fanée. Donc cette pomme est à moi, rétorqua Aphrodite

_ta gueule pupute. Tu sais que c’est marqué ça parce qu’on te l’a dit, lui répondit le lieutenant-colonel en la soulevant par le col de sa toge et en l’envoyant valdinguer dans les bras du « sous-off’ de mes couilles » (pardon, Arès) l’intelligence et la détermination sont la réelle beauté de ce monde, assura virilement Athéna.

_écoute gamine, on ne va quand même pas filer un symbole de beauté à un e conductrice de char! Retoqua Héra

Pendant ce temps, Zeus se lamentait. Il préférait ne pas écouter les insultes qui pleuvaient entre les trois déesses. Il releva la tête subitement lorsqu’il entendit l’une d’elle clamer: « alors ce sera la guerre! » Il vît Héra rassembler ses partisans en tant qu’épouse du roi des dieux, Aphrodite séduire tous les autres contre la promesse de faveurs que de toute façon elle accordait facilement, et Athéna chausser ses Nike air de combat, enfiler son casque portant l’inscription « seiya forever » et lancer son cri de guerre: je me donne la force!…

Jusqu’ici tout allait bien, pour une fois une réunion de famille aurait pu se passer sans encombre, Zeus rêvait de ce qui aurait du se passer quand il réalisa: merde! Non seulement on est dans la merde mais j’ai oublié ce connard de paparazzi, Homère! À tous les coups il va tout raconter!

Mais ça s’est une autre histoire….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :