"Vanishing point" : "Point limite zéro"
Un ami m’a parlé un jour d’un film qu’il avait vu dans sa jeunesse. Il se souvenait d »une longue course-poursuite avec une dodge blanche. La magie d’internet lui a permis de retrouver ce film. Nous l’avons regardé, et j »ai compris pourquoi celui-ci l’avait marqué : un road-trip sous acide en pleine crise existentielle.
« Point limite zero » est le titre français de « Vanishing point » sorti en 1971. Comme disait l’autre, « c’est l »histoire d »un mec », Kowalski, un paumé, ex-flic, ex-soldat au Vietnam, ex-pilote de course, ex -vivant, qui accepte un pari : celui de livrer en moins de 15h une dodge de Denver à San Francisco. Tout le trajet, il se défonce, il perd pied, tandis qu’il est pris en chasse par la police. Un animateur de radio noir et aveugle, Super Soul, s’intéresse à son histoire et fait de lui un symbole. La jeunesse américaine est à fond derrière Kowalski.
On retrouve dans ce film toutes les images fantasmagoriques des années 70, la musique, le sexe, la drogue, et surtout les espoirs apportés par le renouveau des années 60 tout en sentant poindre les désillusions. D’ailleurs, si je devais citer 3 films pour décrire le lent glissement vers le cynisme des années 80, je citerais bien évidemment celui-ci, puis « Boogie night », et enfin « Star 80 » (cela reste certes très américano-américain, mais l’influence sur le reste du monde est là)
Au delà de ces notions sociales, il y a à mon sens la question essentielle de ce film: comment veut-on vivre ? Comment veut-on mourir ? Encouragé par un peuple auquel il ne demande plus rien, porté aux nues par Super soul, poursuivi par la police qui voit un lui un symbole de de la dissidence, Kowalski poursuit son good trip et le bad trip de sa vie jusqu’au point où plus rien n’existe.
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