La belle et la Bête : l'amour à mort, à mort l'amour
Si je vous dis qu’écouter une chanson de Kylie Minogue me donne envie de rentrer dans les ordres pour ne plus subir ces tonalités techno-doucereuses, êtes-vous surpris(e) ? Non ? Alors c’est que vous commencez à bien me connaître.
Si je vous dis qu’un morceau où elle pousse la chansonnette est plaisant et enivrant, êtes-vous surpris ? Oui, certes, mais vous allez tout de suite comprendre pourquoi.
Un jour elle croisa la route du diabolique Nick Cave. Celui-ci avait l’esprit assez pervers pour proposer à la petite fiancée acidulée/formatée/marketée des années 80/90 ce duo méphitique. Il s’agit d’une histoire d’amour et de mort où la fascination morbide pour la vie devient un plaidoyer vivant pour la morte. Kylie Minogue est la nouvelle Ophélie shakespearienne perdue dans les eaux ; Nick Cave est le couteau qui tranche le fil à coups de pierres. Les roses sont le regard que nous portons sur leur couple tragique. Les Bad Seeds accompagnant ce sombre seigneur du rock plantent en nous le souvenir de « banks of the roses », une ballade traditionnelle.
Écouter les paroles me fait à chaque fois penser au « Vin de l ‘assassin » de Baudelaire et à ces quelques mots :
« Je l’aimais trop ! Voila pourquoi
Je lui dis : sors de cette vie ! »
Sublime cruauté du cœur si bien chantée par Léo Ferré :
« Where the wild roses grow » est tirée de l’album « Murder Ballad » sorti en 1996. Chaque œuvre le composant est une histoire de meurtres, ambiance joyeuse et légère où les « lalalalala » sont une pavane pour une danse macabre à l’instar de la chanson « Henry Lee », duo faussement enjoué avec PJ Harvey. De nouveau la bête se lance sur une belle. Les lalalala sonne l’hallali…
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