Si classique en la majeur
Les fidèles lecteurs de l’Orpheo Mundi ont pu remarquer la disparition du mini-lecteur Deezer que j’avais installé. Je souhaitais faire partager mon goût pour la musique classique. L’attrait est là mais mes connaissances en la matière sont faibles je l’avoue. Pour des raison techniques je l’ai supprimé. Toutefois je le regrette et éprouve souvent la tentation de le remettre. Pour couper la poire un deux (et peut être parce que je suis d’humeur mélancolique-rageuse) j’ouvre cette discussion
Je ne suis qu’un néophyte, je l’ai reconnu, et les experts n’apprendront pas grand chose. J’invite d’ailleurs ceux-ci à nous faire partager leurs appétences et leurs découverte en la matière. Je me contenterai pour ma part de partager le peu en ma possession.
Je commencerai par un air connu et popularisé par le cinéma. Celui-ci ne manquera pas de résonner aux oreilles des amoureux de Marcel Pagnol.
Vous avez reconnu? Et oui, c’est la bande-annonce des films Jean de Florette et Manon des sources. Il s’agit de l’ouverture de « La force du destin » ‘La forza del destino ») de Verdi. Pourquoi ce choix qui pourrait sembler être de la vulgarisation? Parce que ce n’est pas parce que c’est devenu populaire que c’est mauvais. Et surtout, Verdi est un de mes amours d’adolescence. Avant de me mettre à écouter successivement Prince and the new power generation, les Gun’s and roses, Korn puis du black métal norvégien pour finir par écouter The cure en boucle (comme il est instable ce garçon) je piquais les cassettes de mon père pour écouter du classique. En résumer, en 5ème, Wagner côtoyait Axel Rose et Nietzsche était dans mon cartable à côté des X-men (vraiment instable ce garçon) Je ne saurais partager mes intérêts au sein de ce petit Café en oubliant ce maître qui m’a tant apporté.
Un autre morceau repris dans un film et magistralement mené ici par Herbert Von Karajan: « Dies irae » du « Requiem de Verdi ». Les amateurs de « Battle Royal » auront reconnu l’introduction du film. Il ya quelques années, Au stade de France était interprété cette œuvre sans pareille. Fauché comme toujours, j’étais dégouté de ne pouvoir m’y rendre jusqu’à ce que j’apprenne que le spectacle était diffusé simultanément sur Paris Première. Bénissant le fait d’avoir le câble, je suis rentré à toute vitesse, suis arrivé juste à temps, et ai joui de l’instant.
Mozart. Comme vous le voyez, je fais preuve d’audace et de courage dans cette sélection musicale… Toutefois je tiens à mettre en avant son requiem, car il est là cause d’un de mes plus beaux souvenirs mais je vais y revenir.
Avant tout, je souhaiterais dire qu’un des premiers groupes que j’ai rejoint après m’être inscrit sur Facebook est « Mozart l’opéra rock, une honte pour Mozart et une honte pour le rock ». Voila, voila, ça s’est fait…
Je dois avouer que généralement Mozart ne suscite pas chez moi une exaltation particulière. Toutefois je trouve, de mes oreilles indignes, que son requiem est une des plus belles œuvres jamais composée. Je la trouve parfaite. Je me demande souvent si l’approche de sa mort est la raison pour laquelle il a su toucher au divin. Quoiqu’il en soit, je vous laisse découvrir L’introduction et je vous expliquerai ensuite pourquoi ce requiem est un souvenir précieux
J’habite depuis un peu plus de trois ans à Saint-Denis, pas loin de la basilique des rois, et à vrai dire, je déteste autant cette ville que je peux l’aimer; quoique souvent je la déteste tout court (mais ça, ce sera l’objet d’une autre discussion) À l’époque, j’étais encore un jeune dyonisien (c’est ainsi que l’on appelle les habitants de cette charmante ville) Je travaillais dans un institut de sondage et rentrais le soir vers 21h-21h30, la tête prise par les appels (oui, le casse-couille qui vos appelait le soir c’était moi) Ce soir là, il faisait déjà nuit, j’émergeais du métro basilique pour me retrouver envelopper d’une musique divine. De cette basilique que j’aime tant s’évadait ce requiem que vous avez pu découvrir ou redécouvrir. Il faisait nuit, les rues étaient quasiment vide. Je remontais la rue piétonne où des bâtiments historiques côtoient les néons des boutiques de fringues fashion ou de téléphone, où au dessus des panneaux des kebabs on devine les vieilles enseignes des tailleurs d’antan, cette ville où le temps se dissipent, où les époques et les cultures se mélangent pour apprendre de l’autre. Je remontais cette rue vide de monde mais remplie d’histoire et d’espoir tandis que ce Requiem m’accompagnait jusqu’à chez moi. Voila ce souvenir si précieux.
Allez, encore un petit coup de Requiem
Paganini, le violon du diable. Voici le titre qui lui fût donné tant sa virtuosité est légendaire. Tout musicien reconnait volontiers que ce génie et ses 24 caprices ont profondément changé la musique. C’est en lisant le roman d’Ann Rice, « Le violon » que j’ai fait connaissance avec ce démon qui a créé une telle œuvre que beaucoup se sont cassés les dents en essayant de le jouer. Si j’ai bien compris, à une époque ces caprices furent même déclarés injouables.
Voici une vidéo de Yehudi Menuhin interprétant le 24ème caprice:
Et voici la version de Julia Fischer
Si Paganini a bien vendu son âme au diable pour être si talentueux, il a bien fait
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