Perdita Durango, une danse avec le diable
Perdita Durango est dangereuse.
Perdita Durango est folle.
Perdita Durango est destructrice.
Perdita Durango aime le sexe et le sang.
Perdita Durango a le cynisme des gens lucides.
Perdita Durango a faim.
Perdita Durango rencontre Roméo Dolorosa, un mec aussi barjo qu’elle.
Par chance pour eux, dommage pour le monde, un coup de foudre s’apprête à embraser une atmosphère chargée de colère. Ils décident de sillonner ensemble les routes. Ils défouraillent tout ce qui passe et tous ceux qui ne leur plaisent pas.
Roméo a une passion dans la vie : la santeria, ce culte dérivé de la culture yoruba. Mais ça ne lui suffit plus, il veut plus de maille et plus de divin. Ce qu’il veut c’est marquer les esprits, pas seulement choquer, mais devenir un oricha sauvage aux yeux de tous. Tant mieux si les gens crachent plus au robinet. Business is business ; la foi est la foi. Business is faith and faith is business. Elle a une idée se résumant par : « hé chéri ! Et si au lieu de sacrifier des poulets, des vaches ou des ornithorynques tu sacrifiais des humains pendant la cérémonie ? ». « Génial ma caille ! » répond le boucher amoureux. Ils décident entre deux livraisons de kidnapper un couple d’innocents. Dommage pour les petits jeunes de bonne famille, archétype insipide des wasps purs et bien pensants ; leurs antithèses. Les vertus qu’ils ont préservées seront autant de sacrifices supplémentaires aux appétits furieux de Perdita et Roméo. Ils se retrouvent à leur tour dans cette cavale hystérique sentant bon la poudre et le sang. « U-turn, ici commence l’enfer » pour citer un autre film. Ici c’est Alex de la Iglesia qui signe ce road-movie dantesque tiré d’un roman de Barry Gifford (le même qui avait écrit Sailor et Lula)
Le duo d’amants criminels interprété Rosie Perez et Javier Bardem est diabolique, des Bonny and Clyde avec encore moins de conscience ; en apparence du moins. Les monstres n’existent que dans les contes de fées. En dehors de ça il n’y a que des gueules cassées pour qui être humain fait trop mal. La détonation d’un revolver cache si bien un battement de cœur… Un peu, beaucoup, à la folie…
Laisser un commentaire