La théorie du rasoir
Tout me rase, vous, lui, moi, les autres et leurs chagrins, les autres ces emmitouflés dans le confort de la déresponsabilisation, leur bonheur de manipulables manipulés à satiété par cette société moribonde, maugréant, marmottant à qui mieux-mieux, à qui oui-oui devrait-on ouïr, leurs saletés accrochées à leurs basques comme les morpions sur les pubis de feu les touffes 70’s, époque au poil pré-sida et post-trek (déjà!) où la moindre incartade de pied-nickelés n’attisait la ruche d’une toile où se pomponnent et se gargarisent devins et gardiens de la science infuse et notoire courage de l’anonymat besogné derrière son clavier.
Alors oui je louvoie, oui je fais partie du massacre en postant ce coup de gueule digital à l’instar de ces Géronte numériques -à peine nés et déjà vieux- propres à être tabassé comme le moindre civet du dimanche gluant et suintant de gélatine ammoniaquée googlappléisé ; je n’ai jamais aimé le cirque, la médiatisation propre à affadir et simplifier les théories les plus brûlantes, enfantant et embrayant ses hérauts naturellement écœures simplets aux escortes les plus fumeuses.
Moi je me cache, je me fais silencieux dans ce capharnaüm pseudo-intellectuel, je ne sais pas me vendre bordel je suis un écrivain, je vis caché, je travaille caché, mon ultime aspiration est d’être lu par d’hypothétiques et courageux lecteurs -courageux oui car lire un livre c’est s’abandonner à l’univers d’un autre dont les valeurs ne sauraient être jaugés à l’aulne de lessivé critérium et encore moins jugé par des rats dont la pestilence rappelle tellement l’odeur de tout ce qui est à la mode, tout ce qui est bon d’aimer, tout ce que la pression sociale force à penser, courageux parce que c’est long un livre, un voyage, un vrai !, et qui va à l’encontre de cette vie sociétale moulée en une télécommande zappant d’horreurs en nullités. Offrant donc aux lecteurs une vision d’un monde qui saurait être différent avec un zeste d’intelligence et trois grammes de cran.
Vous vous plaignez de bouffer du canasson, que vous ne vous précipitez pas devant les sièges sociaux de ces enculés en leur jetant leurs barquettes à la gueule ? Pas le temps, le dernier IPad est de sortie et il vous le faut, tout comme il vous faut la coque Captain America pour votre IPhone 36, c’est tellement plus mieux…
Mais pourquoi est-ce toujours vous que le système aime à mettre en esclavage ?
Ah oui, c’est vrai, je me cache ; mal ma foi. Alors je glapis et me met au diapason parce qu’il faut nourrir, et crever un peu aussi. Et puis un jour, alors que l’on s’y attend le moins le bonheur frappe à votre porte et vous brandit sa félicité illusoire tel un clapet de clavecin dérisoire où les notes d’embrouilles se mêlant au crépuscule de toutes vos idéologies, tous nos atavismes, comme une pandémie de joie. Pourquoi ? Un message, un seul, d’un être dont on ne soupçonnait pas même l’existence avant de lire ses lignes. Une abstraction vous accusant d’être tellement chafouin qu’éviter d’emplir, d’alimenter son propre blog serait devenu un acte réfléchi. Confus et/ou en colère je réponds à l’inconnue, car oui elle est de sexe féminin et répond au doux sobriquet de Juliette -si tant est qu’il s’agisse de son véritable prénom- qu’elle n’a qu’à prendre ma place et balancer deux ou trois articles, et elle verra si c’est si facile de transférer de la vacuité par du vide ; elle me rétorque que cela vaut toujours mieux que du néant. Elle m’agace, puis me prend -toujours par des voies électroniques- par les sentiments, m’avouant avoir lu mes deux seuls ouvrages publiés, me torturant au passage afin de savoir combien d’autres sont sortis de ma plume, comment et pourquoi restent-ils indisponibles ? 1/ Oui, beaucoup d’autres 2/ Parce que je ne veux plus rien brader.
Je suis compris.
Alors ma belle (les lectrices sont toutes sublimes) je te laisse ces pages virtuelles, espérant simplement que ce que tu as à nous raconter ne traite pas de cosmétiques et autres soins de visage !
-Macho à la manque va ! En tous les cas ma première aven…, la première histoire que je voulais faire partager traite de nuisette…
-Une nuisette, avec toi dedans ?
-Pas seulement…
-Intrigué et excité… d’attente.
-Tant mieux pour l’intrigue…, tu permets ?
-Moi oui.
-Merci. Je ne sais vraiment pas par où commencer, c’est si difficile que ça la page blanche ?
-Pas quand on se reporte directement à l’essentiel, c’est plus facile comme cela et le reste suit naturellement.
-Alors ok, je voulais parler de mon premier orgasme lesbien…
-Ah putain, un truc à la Christine Angot ou à la Millet…
-Non, parce que je voudrais que tu rebondisses dessus pour donner tes impressions.
-Rebondir dessus, voui voui ça me paraît bien mais mes impressions, on est mal barré.
-Que tu dis, j’aimerais vraiment créer un échange avec un homme qui ne soit pas empêtrer par des questions sexuelles sous-jacentes, ça te va ?
-Je t’ai déjà indiqué que tu avais le champ-libre, vas-y, le clavier n’attend plus que ton récit.
Je venais d’avoir vingt-trois ans, plus une novice, trop d’hommes, beaucoup trop d’hommes à mon goût, et pourtant pas la moindre once de virilité.
Je n’avais, je savais n’avoir jamais véritablement quitté mon statut de jeune fille. De ces mâles avec qui je me livrais à l’escarmouche du coït je n’avais jamais eu autre chose que ce que ces métrosexuels en Dolce Gabbana furent en mesure d’offrir. Du rien.
C’est alors qu’apparut Cati. Cati qui, en deux temps trois mouvements me bascula au sein de sa couche, et, là, au milieu de ses draps, me fit célébrer le plus pur des délices. Oh il ne lui en fallut pas grand-chose, cela ne nécessita que (……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..)
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