Delirium
Rageuse est la tombe quand ses amants se glissent hors de son lit ! Ils sont Balmung et Durandal jaillissant de ses cuisses de marbre ! Spectres infects, insensés fiacres de douleurs ! Que ne puis-je un instant assister à l’explosion de vos rancœurs!
Je crie trop? Alors ouvre tes oreilles comme tu m’as ouvert tes bras. J’y murmurerai le monde et féconderai ton cœur hypocrite:
Nos langues suppliciées ne sauraient nous dénier l’ultime baiser que nous déposerons sur vos âmes décharnées ! (Ha, qu’il est bon de laisser nos proies délirer) Dévorons la main nourricière et léchons celle qui nous punit car votre « amour » répugne à nos corps comme le fouet répugne à la chair!
Quoi donc moineau ? Dans ton atonie ne vois tu pas mes rêves d’agonie ? N’ai-je donc plus le droit de rire de tes appétits féroces ? Qui est le plus vorace du véloce invalide empli de vie ou de l’immobile marée morte ? Qui est le charognard qui se repait du souffle de ses pairs ? Celui qui vit? Celui qui pousse des cris d’orfret?
Je me lasse et cesse d’attendre mon âme. Quelle se perde dans ta vertu. Je ne la retiens plus.
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