Et une salade grecque !
Sale temps, sale nuit, sale endroit, sale affaire. Il y avait foule ce soir au Mythos. C’est un bar dans les bas-fonds de l’acropole où se retrouvent les Dieux, les héros et autres créatures mythologiques. Un lieu neutre où chacun peut descendre en pression en descendant des pressions. Qu’est-ce que je fous là ? Ha oui, je sais pourquoi. Je suis journaliste le jour, détective privé la nuit et proctologue de 19H30 à 19H47. À la base, j’étais le scribe des enfers mais je me suis retrouvé au chômage quand mon boss luciférien est parti en dépression. Un truc un peu glauque. Je savais que ça finirait mal pour lui quand je l’ai vu défiler contre l’avortement. Après s’être incarné sur terre, il avait foutu en cloque une gonzesse pour donner naissance à l’Antichrist. Quand il s’est ramené neuf mois plus tard, il s’est avérée que la future mère du démon avait avorté « parce qu’elle ne se sentait pas d’élever seule le gamin d’un mec qui se barre des mois sans donner des nouvelles ». C’est depuis ça qu’il s’est mis à soutenir les cathos. Bref, J’ai du me reconvertir. J’ai écris un livre qui ne s’est pas vendu, « Satan’s blues » d’où mon changement d’orientation. Journaleux c’est pour l’oseille, privé c’est pour la maille c’est pareil ; dans les deux je suis le meilleur. Cette fois en tout cas, je me serais bien passé de la visite. Au Mythos c’est soirée vampire. Je suis au comptoir, tête baissé et chapeau enfoncé. Je me concentre sur mon diabolo grenadine. Je suis comme un steack bio au milieu d’un Macdo. Faudrait pas qu’une de ces foutues goulue sanguines ait l’idée de tâter ma carotide. J’observe discrètement les va-et-vient des clients et des commandes : « A+, B-, O+, AB+, O-, jus de carotte… » Jus de carottes ? J’hallucine tandis qu’un silence de vie s’installe parmi les buveurs d’hémoglobines. Alors ils existent vraiment ?! La caste de vampires la plus secrète, la plus dangereuse : on dit que simplement les côtoyer fait perdre toute crédibilité même au sapeur millénaire le plus classe. La CVV ou plutôt la Confrérie des Vampires Végétariens. Je pensais qu’ils n’étaient qu’une histoire à raconter aux enfants trop sages. Il s’agit de vampires new-age militant pour la non-consommation sanguine. Ils se nourrissent de sève. Ces sauvages rôdeurs se jettent en pleine nuit sur les arbres pour se nourrir d’eux quitte à leur faire subir les derniers outrages en perdant le contrôle. On les reconnaît de loin ; chacun d’eux porte autour du coup une carotte pour toujours avoir un truc à sucer au-cas-ou. Oui, je sais. Le seul gars aussi tordu que j’ai rencontré c’était un petit vampire new-yorkais hypocondriaque hyper nerveux. Il était toujours agrippé à son tube de ventoline tellement il était convaincu d’être asthmatique. Il mettait de la crème solaire la nuit et mettait des capotes sur ses dents avant de mordre quelqu’un. Au dernières nouvelles il est devenu réalisateur.
Je me recentre et fais signe au barman. Il me répond par un petit sourire en coin que « je dois faire gaffe parce que c’est de la forte ». Ho il me chauffe ! Je le chope par le colbaque et lui dit « écoute mec, ce n’est parce que ton pays a inventé la démocratie que tu peux te donner le droit de me me dire ce que je peux boire ou pas ! Votre instabilité politique atavique, de la dictature des trente à la dictature des colonels, indique bien l’incapacité de ton peuple à assumer jusqu’au bout ses orientations stratégiques et philosophiques sans parler de la corruption intrinsèque d’un système où la pseudo démocratie n’est attribuée qu’à une partie privilégiée de la population ! Alors t’essaie pas de me socratiser et tu me remplis mon verre de grenadine jusqu’à ce que je te dise stop ! » Je suis tendu. Récapitulons : j’étais peinard dans mon bureau. J’enquêtais à la demande d’Agénor sur la disparition de sa fille, la petite Europe. Apparemment, la dernière fois qu’on l’a vu elle trainait avec un taureau blanc. J’ai demandé à mon indic’ au sein de l’Olympe ce qu’il en savait. Il m’a juste répondu par un « no comment ». Je l’appelle « le plumeau » mais lui préfère que je l’appelle du nom de code « bec profond ». Bref, il a beau être l’aigle de Zeus il peut être lourdingue quand il s’y met. Pour lui tirer les vers du nez, je dois lui payer des cartouches de clopes ; c’est ce que veulent dire ses « no comment ». Finalement c’est « pue-du-bec » que je devrais l’appeler tellement il refoule du cendrier. J’en étais là quand un mec rentre dans mon bureau. Une grosse barbe de taliban mais un regard de caniche. Il se présente : le roi Ménélas. Il me raconte son histoire avant que je n’ai le temps de lui dire que je ne prenais pas d’affaire. En gros, le matou a fait comme tous les rois de son époque en voulant se taper Hélène qui n’était pas encore de Troie. Pour éviter une guerre des gangs, ils décident que tout le monde devrait soutenir le veinard choisi si sa nana se faisait embarquée par un autre. Le deal signé, Ménélas épouse son Hélène. Pas de bol, un bellâtre du nom de Paris débarque. Les hormones de la mariée la travaillent et elle se barre avec le mignon. Ménélas et tous ses potes foncent casser la gueule à la bande troyenne d’en face et ça dure trois plombes. Tout le monde clamse mais dans un grand happy-end hollywoodien le cocu retrouve sa gonzesse qui lui jure les grands dieux qu’elle ne recommencera jamais. Ils se remarièrent et eurent beaucoup d’enfants. C’est mimi jusqu’à ce que l’excitée du Colisée tombe sur un minet plus jeune et plus fringant, le héros Achille. La couguar se fait encore la malle et laisse son mari le sceptre à la main. Ni une ni deux il va revoir tous les potes d’avant. Vu qu’ils sont déjà mort pour lui, ils lâchent les chiens dès qu’ils le voient débarquer la mine ravagée. Le cornu encore cocu à cause de sa coquette me dit que je suis son dernier espoir et que mon prix sera le sien. Je lui dit que je suis déjà sur une autre affaire. Il me donne le prix ; c’est le mien. Je laisse tomber l’histoire d’Europe, de toute façon je ne vois pas ce qui peut lui arriver. Je rappelle « le plumeau ». Il me donne rendez-vous dans un parking sous-terrain. Il fume sa clope dans l’obscurité, perché sur un char. Je lui balance deux cartouches pour ses infos. Il m’apprend que le petit couple a pris un appartement aux Champs-Élysées mais que personne ne peut rentrer ; trop select. Le gardien séculier, Michel, surveille les allées et venues. C’est mort. À ce qu’il paraît j’ai du bol : la minette et son minet se sont barrés en lune de miel mais il ne sait pas où. Je pourrais les prendre la main au collet plus facilement mais je n’ai pas une folle envie de me taper toutes les agences de voyages pour trouver le lieu de migration des deux tourtereaux. Contre deux cartouches de plus, « le plumeau » me lâche un tuyau. A ce qu’il paraît le paternel d’Achille, Pélée, côtoie souvent le Mythos. Voilà ce que je fous ici. J’appelle discretos le barman et lui montre une amphore avec la tête de Pélée. Il la regarde à peine et me sort qu’il ne le connaît pas. Ho putain, il me ment ! Je le re-chope par le colbaque et lui dis « écoute mec ! Ce n’est pas parce que l’esthétique grecque a su prédominer pendant des siècles au sein de la Méditerranée puis du reste de l’Europe que tu dois te sentit capable de me faire croire à des mirages ! Votre vision de la masculinité comme symbole du beau et tout le classicisme qui en a découlé donnant naissance à des œuvres sublimes où même les femmes étaient belles dans la représentation masculinisée de leurs formes généreuses ainsi que votre propension a dessiner de petits pénis afin de vous rapprocher d’un état de pureté originelle éloigné du fascinus tout en provoquant le désir a fini par s’effondrer face à la modernité médiocres des impressionnistes ! Alors tu ne me prends pas pour une potiche grecque et tu réponds à ma question ! ». Alors que je l’agrippe toujours par le col au dessus du comptoir, il me montre du doigt le mec qui est assis à côté de moi. C’est lui ! Par contre pour un roi grec, il a l’air d’un déchet et empeste la vinasse bas de gamme. Son regard est vide mais je le vois ces lèvres bouger pour marmonner des trucs. Je vais pour lui parler mais le barman me sort que je devrais le laisser tranquille. Oh putain, il me chauffe ! Je lui lâche le col pour mieux le re-choper mais il m’arrête de suite en me disant que « oui, il sait, au vu de leur situation économique et géopolitique il n’a pas à me dire ce que je dois faire ; que les emprunts contractés ne suffisent plus à contrebalancer leurs actifs déficients provoquant la chute de leur PIB que le tourisme de masse, seule ressource réelle de la Grèce, ne suffira pas à compenser dans une période de récession mondiale faisant ainsi sombrer l’Europe dans une crise grave et que donc il ne doit pas essayer de me refourguer un komboloï». Je suis sur le cul. En plus il a dit Europe ? Comme la fille d’Agénor de mon enquête précédente ? Ça a peut être un rapport. Je note ça dans un coin de ma tête. Il me ressert une grenadine et me dit que si je laisse Pélée tranquille, il me racontera son histoire. J’accepte. Pour comprendre l’histoire de ce mec, il faut revenir à celle de son mariage. Zeus et Poséidon avaient flashé sur la même nana, une néréide appelée Thétis. Au début, ils sont voulu négocier. Le premier disait qu’en tant que roi des dieux il avait la priorité, le second arguant du fait qu’en tant que roi des mers, c’était à lui que revenait la nymphe aquatique. Forcément aux bout de deux minutes d’intenses négociations, le libidineux foudroyant et l’agité du bocal se sont foutus sur la gueule sévère pour savoir qui la ramènerait chez lui. Ils ont été interrompus par cette vieille chouette de Prométhée toujours cloué sur sa montagne qui leur dit : « Au fait les gars, je ne vous l’ai pas dit, mais le fiston de la Thétis il sera plus puissant que son père ». Se souvenant des histoires de leurs daron et grand-daron qui ont tous finis châtrés physiquement ou psychologiquement, les deux frangins se sont de nouveaux foutus sur la gueule pour obliger l’autre à épouser le sexy boulet. Prométhée qui se bidonnait la rate en se faisant bouffer le foie par l’Aigle de Zeus leur donna quand même un bon conseil : Il n’avait qu’à refourguer la donzelle à un péquenot du coin.À ce moment là, le récit du barman fut interrompu par Pélée qui s’est réveillé d’un coup en gueulant de sa belle voix d’ivrogne « Prométhée ! Enculé ! » Mon interlocuteur a eu l’air blasé et a continué son histoire. En cherchant un pigeon, les dieux sont tombés sur Pélée dont le surnom était déjà « Le poissard ». Le mec est le fils du roi Eaque et le petit-fils par la mère du centaure Chiron et de Zeus par le père. Rien à dire, ça claque. Sauf que par accident il a tué son frère donc il a été banni. Il s’est marié quand même et toujours par accident, il a tué son beau-père. Il s’est mis un peu au vert chez un pote, mais la femme de ce dernier lui a joué un trip « Liaison fatale » : elle a envoyé une lettre à sa femme pour dire qu’elle se tapait son mari, ce qui était faux. Du coup, la régulière de Pélée s’est pendue et lui s’est retrouvé encore chassé. Bref, le gus soit il a la poisse, soit c’est un serial-killer. Ce que j’apprends par la suite me confirme que c’est la première solution. Bref, il est parti vivre chez son grand-père centaure qui a accepté de l’héberger à une seule condition : il devait lui gratter les fesses tous les jours. Pour expliquer : les centaures ont toujours été considérés comme un peuple de barbares guerriers mais personne ne s’est jamais demandé pourquoi… Leurs bras étaient trop courts pour atteindre leurs fessiers chevalins, du coup ça les grattait tout le temps et ils étaient toujours en mode vénère. Vu qu’un centaure c’est très con, aucun d’eux n’avait pensé à demander à l’un de ses potes de le faire pour lui. Seul Chiron eut un jour l’idée de se frotter conte un arbre, ce qui l’avait soulagé. C’est ainsi qu’il est devenu le plus sage de tous. Il avait quand même marre de se prendre à chaque fois des échardes dans les les fesses, c’est pour ça qu’il a dit à Pélé qu’il devait s’en occuper de ses parties charnues. La lose. Un jour, le petit reçut une lettre anonyme avec une photo de Thétis entrain de se baigne et entourée d’un gros cœur. Un peu niais, il ne s’est pas posé de question et a dit à son grand-père « Je la veux ! ». ça faisait pas mal de temps que son petit-fils squattait sa grotte, alors Chiron n’était pas contre ce mariage qui le débarrasserait de son morveux. Il lui a expliqué que Thétis était une nymphe qui pouvait changer d’apparence et qu’elle serait difficile à attraper.
Pélée interrompt encore l’histoire pour rugir un magistral « Papy ! Enculé !» Le barman continue le récit.
Il a pris note de tout, s’est rendu dans le lagon bleu, s’est jeté sur sa proie et l’a agrippé. La damoiselle s’est changé en tout ce qui passait pour lui échapper : en requin, en dragon, en tigre, en hippocampe, en Yvette Horner, en arbre, en pieuvre, bref, tout ce qui passait. Au bout de plusieurs heures de lutte acharnée, gueule de mérou a enfin fini par conquérir sa morue. Ils ont fait un superbe mariage, l’évènement mondain du siècle. Il y avait juste eu un petit incident avec une histoire de pomme d’or… Pélée était tout content. Il s’était enfin fixé et ne s’était pas rendu compte qu’il y avait une valseuse dans l’ouzo. Celle que Zeus et Poséidon lui ont mise bien profonde, il ne l’a pas senti passer. Par contre la deuxième, elle, il se l’est bouffé en réalisant que sa douce femme sexy en diable était en fait une diablesse de la pire espèce avec un sale tempérament ; en même temps, elle avait été élevée par Héra, ce que personne ne lui a jamais dit. Après ces valseuses dans le potage grec qui lui sont restées en travers de la gorge, il s’est carrément pris le paquet entier en pleine gueule lors qu’il s’est rendu compte que sa femme était une toquée frappée du syndrome de Münchhausen par procuration. Ils voulaient tous deux des enfants. Jusque là, rien d’anormal. Sauf qu’au bout de la dix-septième grossesse où il ne voyait toujours pas de gosse débarqué, il a fini par se poser des questions. À la naissance du petit Achille, il a surpris la mère prête à le balancer dans le feu. Soit disant qu’elle avait fait ça avec tous les enfants successifs pour savoir s’ils étaient immortels. Vous imaginez le résultat. Trop bon trop con, il invente une histoire pour éviter qu’ils aient le juge des affaires familiales sur le dos. Ils ont dit à tous le monde que Thétis avait plongé Achille dans les eaux du Styx en le tenant par le talon pour le rendre immortel ; un truc plus louable. En plus, gros avantage, ils ont tellement diffusé l’histoire que tout le monde y a cru et c’est par cette entourloupe que Achille est vraiment devenu invincible. C’est tout con, mais tout le monde croyait que son seul point faible était son talon ; du coup tous ses ennemis visaient uniquement le talon d’Achille en délaissant tout le reste du corps, ce qui n’est pas simple. Comme personne ne savait si c’était le gauche ou le droit qui était concerné, Achille gagnait tous ses combats haut la main. Ce n’est pas super moral mais c’était efficace. En tout cas, après cette histoire de feu et de Styx, la mère s’est barrée avec le petit. Ça m’a surpris qu’un père laisse son fils à une folle furieuse, mais j’ai compris lorsque le barman m’a raconté ce que tout le monde préfère taire. En gros, Eaque, le père de Pélée et qui était fils de Zeus, avait vu son peuple décimé par la peste suite à une grosse colère d’Héra. Se sentant un peu coupable, le céleste pryapique transforma les fourmis de l’île en guerriers. C’est ainsi que sont nés les légendaires myrmidons. Ils étaientt grands, ils étaient beaux, ils étaient forts, ils étaient courageux et vaillants, mais comme les fourmis dont ils étaient issus, ils avaient des antennes sur la tête et des culs énormes. Voyant que son fils était tout pareil, il s’est mis à picoler. Il était tellement bourré lorsque Thétis s’est barrée avec le rejeton qu’il ne s’en était pas rendu compte. La barman s’est arrêté de parler. J’étais sous le choc. Je lui ai demandé de me filer la bouteille entière de Diabolo grenadine. Il me fallait au moins ça pour tout réaliser. Même Pélée hurlant « Zeus ! Enculé ! » ne suffisait pas à me faire sortir de ma stupéfaction. Je lui dis timidement qu’au moins il avait pu être fier de son fils pendant la guerre de Troie. Il roule de gros yeux et me dit goguenard « que je dois plaisanter ?! C’était la guerre la plus honteuse qui soit ! ». Il me raconte la suite ; je sens que ça va être long. Je lui demande une bouteille de son meilleur diabolo menthe ; tant pis pour les mélanges, je serai malade demain.Déjà, Pélée était désespéré lorsqu’il apprit que son seul fils en vie était un travesti. Sachant qu’il mourrait jeune, sa mère l’avait planqué dans un cabaret dans la banlieue de Mykonos. Ses antennes étaient cachées par une perruque et les gens de la maison faisaient passé son gros cul de myrmidon pour un fessier de mama. D’accord, il est ensuite parti à la guerre , mais Achille a gardé de ses années un côté princesse hystérique pourri gâté. Il n’arrêtait pas de s’énerver contre tout le monde dans le campement des troyens, notamment contre le roi Agamemnon. Ça a vraiment chauffé quand il y a eu l’histoire de la petite Chryséis, ce qui était surement le passage le plus honteux de l’Iliade. On raconte aux enfant que la jeune fille fut capturée par Agamemnon et que celui-ci refusa de la rendre à Chryses son père. Jusque là c’est juste. On dit que ce dernier était un prêtre d’Apollon et qu’il supplia son Dieu de punir les grecs. Ni une ni deux, Apollon aurait décoché ses flèches d’or pour tous les rendre malades et que c’est grâce à cela que Achille et les autres purent convaincre Agamemnon de rendre la jeune prêtresse à son père. Ça c’est l’histoire officielle. Dans les faits, Chryséis n’était pas si pure que ça… L’histoire des flèches d’or est simplement une métaphore pour dire qu’elle avait refilé la chaude-pisse à tout le campement en se tapant tout le monde. Après ça, Agamemnon s’est dit qu’une vierge serait pas mal du coup il a réquisitionne Briséis qu’Achille avait capturé. Le féroce guerrier a décidé de bouder et de rester dans sa tente pendant que ses copains se faisant massacrer. Il n’y a que lorsque son mec s’est fait dessouder qu’il est reparti à l’assaut. Je ne répéterai pas tous les détails, c’est vraiment trop gore. Son amourette post-mortem avec Penthésilée montre à quel point ce garçon était perturbé. Jusqu’à sa mort, c’était un petit con pourri gâté de la pire espèce, un fils à sa maman qui pleurait das ses jupons à la moindre contrariété. En parlant de sa mort, le ridicule fut atteint lorsqu’il fut tué par le guerrier le plus lâche, le plus inutile, le plus faible de tous, Paris. Effectivement, il n’y avait pas de quoi être fier.
Pélée avait tout perdu et le peu qu’il avait eu était douteux. Je comprends pourquoi le barman ne voulait pas que je l’ennuie. Je chercherai d’autres pistes pour retrouver Hélène et Achille ou je rendrai ses sous à Ménélas. Je demande simplement au poissard ce qu’il veut boire. Il me regarde les yeux à moitié fermés par les brumes éthyliques. Il me scrute, et me baragouine un truc du genre « merci mon pote, t’es mon pote. T’es pas comme c’t’enculé de Zeus ou c’t’enculé de Poséidon. Enculés ! »D’un coup, ce moment d’intimité est troublée par les portes du Mythos s’ouvrant violemment. Dans un tourbillon d’éclairs apparaît le boss, Zeus lui même, roi de l’Olympe. À ses côtés, dans un bocal, un poisson rouge tient un trident dans sa gueule en regardant férocement l’assemblée : il s’agit de Poséidon, seigneur des eaux. En les voyant, Pélée hurle : « dégagez de chez moi bande d’enculés ! J’en ai marre de vos embrouilles ! » Délicatement, Zeus le soulève, le fout sur son épaule et lui dit tout penaud « qu’il faut rentrer, que sa femme l’attend et que ce n’est plus de son âge ». Pour seule réponse, l’alcoolique dépose une galette dans le bocal du roi des mers. Le barman me dit que c’est le même cirque tous les soirs. Il y en a qui ont vraiment des vies de merde.
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