Doux Bye-Bye (bribes 2011)
Errances
Tout ça pour m’accrocher à l’impalpable
Pour partager avec toi des poignées de sable
Comme si tu avais murmuré, détaillé ta journée, las
Pour me rassurer sur ton existence
Pour cristalliser les éléments lointains
La journée je travaille dur, sensation concrète
Le soir je baigne dans l’impalpable
Comme une ambiance de Limbes
Entre la vie et la mort?
Oui, tout à fait, et pourtant
Je déborde de vie
Quelle beauté
tant de choses à faire
Et pourtant il vaut mieux que je dorme
Maintenant
Mon coeur, lui, veille toute la nuit
Et chante en silence
Pour toi
Décalage horaire
Depuis que tu es parti, je me sens décalée, un peu
Et les levés sont difficiles.
Je ressens ton rythme à distance
Et je reste ainsi près de toi
Je me réveille, concentrée sur toi
Puis la nuit restant silencieuse
Mes pensées se diluent
Et mon estomac se manifeste
Il est temps de poser un pied
Puis l’autre, à terre
Et m’éloigner de notre monde
à tous les deux
Vision, sur le pont de l’Alma
Ce matin, en traversant le pont de l’Alma, j’ai eu cette vision :
Deux édifices
Solides
Avec des poutres en bois
Des pierres et du métal
L’un, baroque à l’origine
chargé d’idéalisme
qui s’effeuillait
Nettoyé par la brise volontaire
Éclairé, épuré, petit à petit
Jusqu’à ne laisser des choses que
L’Essence
L’autre, parti d’un terrain
Bâti lentement
Poutre apres poutre
Pour construire
L’Evidence
Et tous deux
Partis de tout
Partis de rien
En arrivent
Au même point
À la fin
L’esprit humain est complexe
Lorsque l’être cher est loin
On peut ressentir
comme une souplesse temporelle
un élargissement de l’espace vital
comme une liberté retrouvée
un foisonnement d’idées
On se dit alors
Je ne pensais pas pouvoir
m’en passer aussi facilement
être aussi heureuse sans
On peut remettre en question
Le sentiment
Seulement
Lorsque l’on s’y attend le moins
comme un tsunami incontrôlable
Une vague de manque
Envahit toute l’âme
Jusqu’aux tripes
Alors
On comprend
Que l’on aime
Vraiment
Silence, Pots d’échappement et roues mouillées
Offrir des petites pièces
Minutieusement taillées
A un collectionneur
Qui apprécie les belles choses
Celui qui parle d’unilatéralité
a faim
Dans sa pauvreté
Il partage ce qu’il a
Car il connait la misère
Le bonheur est certain
Dans ce calme parisien
Et j’entends le cri
Tournent le dos à la lumière
Mon souffle est bercement
Et je m’endors lentement
Dans notre douce chaumière
Aux peintures malicieuses
La mousse joyeuse
Le bruit de l’eau
Je me balade et erre
Heureusedes mots, des gestes
La marche est leste
Je vois un schéma
La liberté de s’évader
Quand l’autre va palabrer
***
pbr / Dans sa pauvreté
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