La résurrection orphique

 

La mort d'Orphée par Emile Lévy (Source : Wikimedia Commons)
La mort d’Orphée par Emile Lévy (Source : Wikimedia Commons)

Enfin !

Enfin la résurrection orphique !

Enfin l’Orpheo Mundi est de nouveau pleinement accessible ! Je suis plus heureux que jamais de prendre la plume pour cet éditorial hebdomadaire. La semaine fut intense, non pas au niveau artistique mais au niveau technique. D’odieux flibustiers avaient profité d’une faiblesse pour souiller ce temple. Les liens légitimes conduisaient les pèlerins esthétiques numériques, non vers cette cathédrale orphique, mais vers des marécages hostiles slaves. Les routes sont rétablies et sécurisées. Quant à ces gibiers de potence de pirates, ils sont à présent dehors et les portes leur sont fermées à jamais.

Toute cette semaine j’ai dû plonger mon patient dans un coma artificiel afin d’éviter de nouvelles infections et agir. L’opération fut longue mais s’est bien passée. Après quelques jours de rééducation et une bonne alimentation le patient se porte bien, les anticorps plus vaillants que jamais. Une pensée et beaucoup de remerciements au docteur Frédéric de Portail Blog qui m’a suggéré un traitement préventif.

 

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Nymphes découvrant la tête d’Orphée, John William Waterhouse (Source : Wikimedia Commons)

J’en parle comme d’un être véritable ? C’est normal. Ce réseau n’est pas qu’un ensemble de lignes de codes informatiques imbuvables. Il est l’enfant de tous les membres de ce réseau qui ont accouché de lui dans une splendide orgie esthétique. Il est le fruit des rencontres avec des artistes morts depuis des siècles mais qui nous transmettent leur héritage. Il est l’incarnation des rencontres avec des artistes contemporains. Il est le sang de nos plumes. Les mots que nous écrivons sont tout aussi tangibles que ceux que nous prononçons.

À titre personnel et sans entrer dans les détails techniques sans importance, afin de débarrasser ce site des maux qui le rongeait, j’ai du tout effacer, sans exception. J’ai vu chaque fichier être détruit méthodiquement et mécaniquement. Ces fichiers, c’est plus de deux de travail. Ce sont des années d’écriture, des dizaines de rencontres, des jours passés à rassembler les tableaux du phalanstère etc. Bien que j’aie toutes les sauvegardes nécessaires et que je savais que c’était une étape nécessaire à la résurrection, ça n’en était pas moins perturbant. Et si ça ne marchait pas ? Et si tout était foutu ? Crainte inutile mais réelle. Il faut parfois savoir mourir pour renaître. Le mythe d’Orphée et d’Eurydice était une excellence source d’inspiration : à trop regarder en arrière, j’aurais tout perdu.

De tout ceci je retire une chose : cet endroit est important pour moi. Les nombreux messages de soutien et ceux célébrant le retour m’ont démontré qu’il l’est également pour vous.

Plus que jamais l’Orpheo Mundi mérite son nom et sa signification est notre phare : même la tête tranchée, Orphée continuait à chanter !

Venez chanter avec nous !

Orphée ramenant Eurydice des enfers, Camille Corot (Source : Wikimedia Commons)
Orphée ramenant Eurydice des enfers, Camille Corot (Source : Wikimedia Commons)

 

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