Delirium

Méduse par Caravaggio [Public domain], via Wikimedia Commons
Méduse par Caravaggio [Public domain], via Wikimedia Commons
De souffre et de sang   je ne saurais souffrir sans un cri!  Sans constance ni fragrance, nos ombres dansent et scandent de nos pieds d’argile un sol bien trop fragile pour supporter nos émois. Ciel de brume, cor de mer, corne opaline, le ciel est sous nos pas! Ci-gisent le monde et nos rêves de vertu!

Rageuse est la tombe quand ses amants se glissent hors de son lit ! Ils sont Balmung et Durandal jaillissant de ses cuisses de marbre ! Spectres infects, insensés fiacres de douleurs ! Que ne puis-je un instant assister à l’explosion de vos rancœurs!

Je crie trop? Alors ouvre tes oreilles comme tu m’as ouvert tes bras. J’y murmurerai le monde et féconderai ton cœur hypocrite:

Nos langues suppliciées ne sauraient nous dénier l’ultime baiser que nous déposerons sur vos âmes décharnées ! (Ha, qu’il est bon de laisser nos proies délirer) Dévorons la main nourricière et léchons celle qui nous punit car votre « amour » répugne à nos corps comme le fouet répugne à la chair!

Quoi donc moineau ? Dans ton atonie ne vois tu pas mes rêves d’agonie ? N’ai-je donc plus le droit de rire de tes appétits féroces ? Qui est le plus vorace du véloce invalide empli de vie ou de l’immobile marée morte ? Qui est le charognard qui se repait du souffle de ses pairs ? Celui qui vit? Celui qui pousse des cris d’orfret?

Je me lasse et cesse d’attendre mon âme. Quelle se perde dans ta vertu. Je ne la retiens plus.

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