"The Pillow book", traite-moi comme les pages d'un livre
Avant tout, je dois dire que Peter greenaway fait partie de mes réalisateurs favoris. Etrange, dérangeant, sulfureux, il est de ceux qui savent créer et partager des émotions particulières à travers des histoires uniques. « The pillow book » est pour moi l’une de ses plus belles créations.
L’histoire tourne autour d »une jeune femme interprétée par Vivian Wu. Elle est la fille d’un maitre calligraphe. Plongée en plein complexe d’Electre (ainsi que l »on peut nommer le pendant féminin du complexe d »Oedipe) elle part en quête de l’amant parfait, un être qui saura la combler physiquement et qui sera un génie de cet art délicat qu’est la calligraphie. Hélas pour elle, les plus grands maitres sont trop vieux pour la satisfaire, et les hommes fougueux sont trop jeunes pour tenir convenablement un pinceau. Allant de frustrations en frustrations, elle finit par rencontrer un traducteur interprété par Ewan Mac Gregor. Mais elle croise aussi un certain passé… je ne saurais vous en dire plus, à vous de découvrir ce film que je n’ai jamais pu oublier.
« Traite-moi comme les pages d »un livre » ; tandis qu’elle prenait son bain, elle écrivit sur un miroir ces quelques mots qui résument l »ensemble du film. Dans des scènes cruelles et oniriques, on voit des kanjis raffinés, on entend différentes langues, les écritures et les mots se mêlent pour former une toile langoureuse dans laquelle on s’empêtre avec délice. Avec les personnages on s »enfonce dans l »amour et la mort, chaque lettre est un esprit qui vient nous hanter.
Le Valemont de Laclos aimait écrire des lettres sur les corps dénudés de ses maitresses : quel plaisir que d »écrire à même la peau de ceux que l’on aime. Vous qui aimez les mot, ayez la curiosité de découvrir ce film pareil à une fresque tragique.
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