Que nous apprend  Olive et Tom sur la culture japonaise ?

Je tiens avant tout à dire que je hais le foot, je déteste le foot, je vomis le foot. Toutefois, j’adore Cette série culte appelée « Captain Tsubasa » et plus connu sous nos contrées sous le nom de « Olive et Tom ».

Je vous fais confiance, vous connaissez tous l »histoire, ce qui permettra de passer plus vite à l’essentiel en faisant une impasse sur le résumé.

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L’esprit d’équipe :

Vous me direz, pour un sport collectif ça va de soi. Toutefois, ici, plus que la notion de communauté classique dans ce type de sport, c’est l »esprit japonais qui ressort. Oliver Atton (Ōzora Tsubasa de son vrai nom) est le héros parfait et tête à claque typique de tous les mangas. il est sympa, il généreux, il est toujours souriant, éternellement enthousiaste et optimiste… bref poussons-le du haut d »une falaise pour nous intéresser plutôt à deux autres personnages. Commençons par son compère dans le titre: Thomas Price alias Genzo Wakabayashi. Je me permets une petite parenthèse pour m’indigner de la façon dont les dessin-animés ont été traduits en Français. On voit le Toto quelques épisodes et il dégage en Allemagne. En gros les indigents d’AB production se contentaient de regarder les premiers épisodes sans soucier d »une quelconque cohérence. Bref, pour en revenir à Thomas Price : vous vous rappelez sans doute que c’était le goal invincible qui est défié par un jeune Olivier déjà tronche de cake. leurs deux équipes jouent et la sienne, la Saint Francis de mémoire, commence à perdre pied devant une équipe de losers menés par le génial têtard Atton. Pourquoi cette défaite ? Les outsiders sont soudés. Price est le chef tyrannique de son équipe qui va jusqu’à quitter le terrain une fois qu’il s’est pris un but, lâchant ses petits camarades. heureusement, son entraineur lui fout une claque mémorable et le remet sur les rails (parfois je ferme les yeux en imaginant que c’est Atton qui se la prend) De là, Price redécouvre l’amour du sport et surtout le jeu d’équipe. C »est beau. Vous pouvez pleurer.

Parlons un peu maintenant du méchant qui a la classe et qui se la pète grave parce qu’il a trop la classe : Mark Landers dont le vrai nom est Kojiro Hyuga. Plus solo que lui, ça n’existe pas. C »est le grand onaniste footballistique. Pour faire simple et vous le savez déjà, il perd parce qu »il n’a pas le même esprit d »équipe que son pendant neuneu. Il fonce dans le tas. Toutefois, son équipe devient dangereuse lorsqu’il accepte de jouer avec tous ses coéquipiers.

A présent, j’aimerais faire un petit comparatif avec d »autres personnages de mangas célèbres. Je vais me permettre de commencer par mon manga chouchou du moment, celui qui a 32 ans me fait autant vibrer que lorsque je regardais les chevaliers du Zodiaque enfant (et hier. Non, je ne plaisante pas, j’ai regardé hier) Il s’agit ici de Bleach.

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Kurosaki Ichigo est un ado pas tout à fait comme les autres qui a tout du petit bagarreur. Il passe sa vie à se battre depuis que sa mère est morte pour le sauver. Il n’est pas isolé, il est entouré d »amis fidèles avant même que l’histoire ne commence et que sa vie ne bascule de nouveau. Toutefois, il essaye toujours d »agir seul, de se débrouiller seul, de souffrir seul. Petit à petit, il va prendre conscience que sans les autres il n’est rien, qu’il doit aussi leur faire confiance. Ils jouent tous dans la même équipe après tout (à regarder à partir de 8’24)

Pour en savoir plus ce manga, je vous invite à consulter les fiche sur le site Animeka ou la page Wikipedia

Une autre série me semble intéressante: « Yū Yū Hakusho » (pour en savoir plus, c’est ici et ici) Le personnage principal, Yusuke Urameshi, a peut être inspiré celui de Bleach, mais lui est beaucoup plus désespéré et solitaire, se contentant de fumer une clope en regardant le ciel sur le toit de son école au lieu d »aller en cours, après avoir passé ses jours et ses nuits à se battre contre d’autres voyous. Lorsqu’il meurt dans le premier épisode, il est presque heureux. Il ressuscite toutefois et devient un détective pour le monde des enfers. Sa route croise celles d’autres esseulés, notamment Hiei, un de mes personnages favoris de manga (le petit tout en noir)

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Pour mener à bien leurs missions, en l’occurrence sauver le monde, ils devront apprendre travailler ensemble et à se faire confiance. Je me dois à présent de vous prévenir: ce qui va suivre racontera la fin, alors si vous ne voulez pas la connaitre, sautez le passage en italique pour aller directement au générique. Toutefois, il peut être intéressant pour ceux qui voudraient découvrir ce vieux manga de le voir en se demandant comment on a pu en arriver là :

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Après un ultime combat, yusuke qui était reparti en enfer pour accomplir une dernière tache et surtout pour se trouver, revient pour mener une vie normale et épouser sa fiancée. Kuwabara, qui était aussi un petit voyou (celui qui est en bleu), se démène pour rattraper son retard dans ses études et entrer dans les plus prestigieuses universités japonaise. Kurama (celui en rouge) retrouve une petite vie tranquille dans cette incarnation (à la base c »est un démon renard qui était le roi des voleurs) Même Hiei, qui reste dans les enfers, finit par se fixer. 

Vous avez assurément saisi la raison de ces exemples alors que je suis parti sur Olive et Tom. Mon choix n »est pas anodin. J »ai voulu partir de l’histoire classique d’un footballeur, pour continuer avec un étudiant qui lutte contre lui même et contre les esprits des morts; et finir sur les histoires de démons incarnés et réincarnés. Quelque soit le contexte, le principe reste le même, ce schéma est un classique dans les mangas. Finalement, tous ceux que j »ai décrit sont des déviants au sein de la société japonaise. Landers est un violent qui doit faire des petits boulots pour nourrir sa famille, Ichigo est un gentil voyou qui passe son temps à se bagarrer, Yusuke est un asocial total qui refuse même l’autorité des ses professeurs, et Dieu c’est si l’autorité est importante. Toutefois, tous deviennent meilleurs; et que signifie être meilleurs? Revenir dans le cadre social fixé. Dans ces mangas comme dans beaucoup, l »ennemi est pour chacun d’eux un miroir qui n »accepte plus la société et qui pour ça doit périr.

Il a quelques jours, j »ai regardé sur Arte le documentaire « Tokyo Freeters » par Marc Petitjean. Il s’aagit d’un reportage sur la précarité des jeunes japonais, ou plutôt d »une partie d’entre eux. Bien que ce ne soit pas tout à fait le sujet traité ici, ce film permet de se faire une idée sur ce que signifie être intégré à la société japonaise. L’un des intervenants aborde la question de la prospérité japonaise, ses causes et ses conséquences (bien qu’à présent celle-ci soit terminée : à partir des années 60-70, les entreprises et le gouvernement ont galvanisé les salariés pour qu’ils en fassent toujours plus pour leur nation. Les salariés ont répondu à l’appel, enchainant les heures supplémentaires, sacrifiant leurs familles et leurs santé. Pour ceux qui l »ignorent, il existe un mot japonais effroyable: Karoshi, qui signifie « la mort au travail »…

Voici le lien vers le site d’Arte afin que vous puissiez prendre connaissance des prochaines diffusions et peut être à des sessions de rattrapage sur internet:

http://www.arte.tv/fr/Comprend…..67448.html

et voici un extrait de cet excellent reportage :

Bien évidement ce n »est que la première partie du sujet, les autres suivront au fur et à mesure. Entre temps, n’hésitez pas à participer à la discussion et à donner vos impressions.

la volonté au delà de la maladie

En regardant un peu la liste des personnages d’Olive et Tom, je me suis un peu attardé sur le personnage de Julian Ross (Jun Misugi dans la version originale) Pour rappel, il s’agit d’un joueur de génie qui met une déculottée à tous ceux qui l’affrontent. Seul bémol: il est cardiaque, du coup sa carrière s’en retrouve brisée. Snif. Il pouvait foutre de telles raclées à tête de puceau (Olivier Atton) C’est quand même le seul joueur qui fait une crise cardiaque en plein match et qui arrive à parcourir tout le terrain sous la pluie  (terrain qui je le rappelle fait 25 kilomètres) dribble tout le monde, y compris Olive, et marque un but. Malheureusement je n’ai pas retrouvé de vidéo de cet instant, il faudra vous contenter de celle-ci :

Les amateurs de manga auront pu noter qu’on retrouve très souvent un personnage gravement malade, qui normalement serait le meilleur dans sa catégorie si son corps ne le trahissait pas. Ce n’est qu’aujourd’hui que je pense avoir une piste expliquant pourquoi il y’a cet engouement pour ce type de personnage. Mais avant, laissez-moi vous présenter un autre personnage célèbre qui passe son temps à mourir (non, je ne parle pas de Kenny de South Park… Ho my god ! They killed Julian ! You bakayaro !) Vous vous rappelez de Ken le survivant ? Alors vous vous rappelez surement de Toki (celui qui dans la version française faisait « tic toc Toki » sic) Voici une vidéo tirée de l’un des derniers films de Ken le survivant: « La légende de Toki ». Il affronte son frère Raoh (Raoul en français) dans un ultime combat au delà de sa maladie.

okita_possiblyAlors voici ma théorie par rapport à ceci: il existe un personnage populaire dans l’histoire japonaise, Sōji Okita, un des capitaines du Shinsen Gumi. Il s’agissait d’un groupe de samouraï défendant le système du shogunat au 19ème siècle. Je compte à l’occasion faire un sujet sur cette période japonaise qui a profondément changé le Japon et sur les intervenants devenus légendaires. Beaucoup de manga sont consacrés ou font référence à cette ère. Toutefois , avant de faire ce sujet, il faudra que je me renseigne un peu plus, donc patience. En attendant, Vous pouvez consulter La page Wikipédia consacrée au Shinsen Gumi. D’après mes maigres lectures sur le sujet, Sōji Okita est l’un des samouraï les plus populaires de cette époque. Il était réputé pour être une lame exceptionnelle… il était tuberculeux. En dépit de son talent, son corps la trahi, comme Julian Ross, comme Toki. Ainsi, je pense que tous ces personnages malades ne sont que des incarnations de ce jeune samouraï légendaire. En tout cas, dans les mangas tournant autour du shinsen Gumi, il est à chaque fois le personnage le plus sympathique, que se soit dans des séries comme « Peace Maker Kurogane » ou « hakuouki »

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