"Cracks", drame au pensionnat

Plaçons un peu le cadre de ce film de 2008 réalisé par Jordan Scott :

L’histoire se déroule dans un pensionnat de jeunes filles où une professeure Miss G (interprétée par Eva Green) est la cible de l’adoration amoureuse de ses élèves. Elle est volontaire, libre, fascinante, intelligente, magnifique. Tout bascule lorsqu’arrive Fiamma (Maria Valverde), une nouvelle pensionnaire dont la seule présence va bouleverser l’ordre établi.

Cracks

Je vous préviens, j’ai eu très peur les dix premières minutes. Ma première crainte fut en découvrant l’ambiance du film rappelant dangereusement les frasques douteuses d’un David Hamilton. Bien heureusement cette sensation désagréable s’efface tandis que le film trouve sA identité propre. Le film est certes placé sous le sceau du saphisme éthéré mais il évite l’écueil de l’érotisme bas de gamme dû à la vision lubrique du photographe cité précédemment. Deuxième crainte : la nouvelle pensionnaire est une riche héritière qui arrive les bras chargés de trésors. Elle se fait rapidement des amies et attire l’attention de l’extraordinaire professeur ce qui provoque la jalousie de Di (Juno temple), l’ancienne chouchoute en chef et de sa bande. Remplaçons Fiamma par Sarah et Di par Lavigna et on se retrouve douloureusement plongé dans les premiers épisodes de Princesse Sarah. Là aussi on s’éloigne de cette référence. (Pour ceux qui voudraient un avis pertinent sur cette série, je vous suggère la lecture de cet excellent article : http://karai.fr/princesse-sarah/)

19193675-r_640_600-b_1_d6d6d6-f_jpg-q_x-20091104_123426Revenons-en à nos pensionnaires et à Miss G. Cette dernière est attirée plus que de raison par Fiamma. Cette dernière lui ressemble mais se tient loin d’elle. Elle la fuit, elle se moque d’elle. Elle est comme un miroir où elle peut lire ses propres désirs mais aussi ses aspects les plus noires. Tout au long du film, l’amour devient passion, la passion se fait obsession jusqu’au point de non-retour. Subtilement la folie s’immisce dans ce pensionnant si calme. Les failles de chacune se révèlent. Miss G, Di, Fiamma, trois cœurs déchainés qui auront jusqu’au bout du drame. Je n’en dirai pas plus pour ne pas déflorer l’intrigue du film. J’ai surtout envie de mettre l’accent sur la prestation d’Eva Green. Je n’ai jamais vu ses films, je ne la connaissais que de nom sans pouvoir mettre un visage dessus. J’ai découvert là une grande actrice ! J’espère que j’aurais un jour la possibilité de la voir au théâtre car c’est là que l’on peut le mieux juger des qualités d’un acteur. Les deux autres actrices composant le trio passionnel sont tout aussi excellentes. Un élément qui ne gâche rien : la photographie est belle. Généralement plus on en parle plus le film est mauvais. Rappelez-vous de toutes les fois où vous avez entendu « le décor est magnifique » pour cacher la vacuité de l’œuvre. Ici le décor est aussi un acteur du film.

Apparemment ce film n’a pas eu un grand succès, peut –être est-il resté cantonné dans la catégorie des films Lesbien-Gay-Bi-Trans, ce qui arrive trop souvent à de bons films. S’il ne s’agit pas du chef-d’œuvre de la décennie, il n’en reste pas moins un très bon film que je vous suggère

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